prof agressé à bordeaux
le contenu ;
L'élève d'un lycée professionnel de Bordeaux a donné des claques et des coups à son enseignant après leur désaccord sur le contenu d'un cours portant sur le système politique marocain. L'enseignant a expliqué être "totalement indemne" physiquement mais "très amer".
EDUCATION - Le professeur d'un lycée professionnel de Bordeaux a été agressé par un élève après un différend sur un cours portant sur la religion musulmane, d'après Sud Ouest.
AFP PHOTO NICOLAS TUCAT
Un cours qui dégénère. Un professeur d'un lycée professionnel de Bordeaux a été roué de coups mardi après-midi par un de ses élèves, âgé de 18 ans, à l'issue d'un désaccord sur le contenu d'un cours. L'élève du lycée Trégey à Bordeaux a assené à son enseignant, âgé de 36 ans, plusieurs claques et coups de poings, ainsi qu'un coup de tête.
Le désaccord entre l'élève et l'enseignant est intervenu au détour d'une réference au système politique du Maroc, dont la famille de l'élève est originaire, lors d'un cours sur le "fait religieux en France depuis 1880". Mais, assure ce dernier, "cela a éclaté sur cela, cela aurait pu éclater sur n'importe quoi d'autre", tant il avait senti son élève "plus tendu, plus susceptible, plus agressif" ce jour-là. Le détonateur, selon l'enseignant, est lorsqu'il a indiqué à l'élève qu'il saisirait ses parents.
L'enseignant a expliqué être "totalement indemne" physiquement mais "très amer". "Il ne m'a pas cassé la gueule, mais il m'a brisé le coeur", a déclaré l'enseignant, qui dit éprouver un "sentiment de trahison" de la part d'un élève qu'il apprécie particulièrement, et qui en plusieurs occasions par le passé l'avait même aidé à "tenir la classe".
Comparution immédiate
L'élève a été interpellé et doit faire l'objet d'une comparution dans les prochains mois devant le tribunal correctionnel pour "violences sur personne chargée d'une mission de service public et dégradations". Le professeur a dit avoir revu son élève à l'issue de la garde-à-vue de ce dernier, et lorsque celui-ci lui a présenté ses excuses, il a eu "l'impression de voir Dr Jekyll et M. Hyde" par rapport à l'agresseur. Pour autant, l'enseignant a indiqué ne vouloir "ni minimiser, ni exagérer" l'importance du sujet du cours, c'est-à-dire le fait religieux
Le professeur de Bordeaux a indiqué jeudi qu'il allait solliciter un entretien "constructif et courtois" avec le ministre de l'Education, Vincent Peillon, pour discuter des enjeux de l'école, à la lumière de son incident.
> L'analyse de Christophe Barbier
L'enseignant, "très choqué", était absent de l'établissement jeudi, selon le proviseur. "Je suis choquée par ce qui s'est passé", a aussi déclaré une représentante de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) pour ce lycée. L'établissement, un bâtiment récent situé dans un quartier populaire de Bordeaux, a "une réputation mouvementée" mais "le fait qu'un élève pète ainsi les plombs est sans précédent", selon cette mère d'élève.
Des lycéens n'ayant pas assisté à la scène ont expliqué que le soir même ils avaient été informés de cette agression, sans pour autant en connaître la nature et la raison. Selon un de ces élèves, âgé d'une vingtaine d'années, dès mercredi "un mot a circulé dans les classes disant qu'il y a eu des violences verbales et physiques perpétrées à l'encontre d'un professeur, expliquant que c'était inadmissible et que des sanctions seraient prises".
Condamnation de Vincent Peillon
Vincent Peillon a condamné les deux agressions de professeurs.
afp.com/Kenzo Tribouillard
Mercredi, à Poitiers, une enseignante a été agressée par une mère d'élève à cause d'un mot laissé dans le carnet de correspondance.
Le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, a jugé "inacceptables" les deux agressions dont ont été victimes des enseignants et "fermement" condamné le recours à la violence, en marge d'une réunion sur la refondation de l'école, jeudi à Orléans (Loiret).
"Je voudrais dire de façon solennelle qu'il est inacceptable que des fonctionnaires, en l'occurrence des professeurs, puissent être agressés dans l'exercice de leurs fonctions. De ce point de vue, je condamne fermement toutes les agressions passées et à venir", a-t-il déclaré.
Avec
Avertissement de modération.
Le contenu de cet article peut donner lieu à des commentaires inacceptables sur notre site. Tout message à caractère raciste sera modéré, et l'auteur sera passible de bannissement. Pour la bonne tenue du débat, merci de débattre dans la courtoisie et le respect de l'autre. Si un commentaire vous paraît contrevenir à la charte, merci de le signaler plutôt que d'y répondre et d'envenimer la conversation.