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Mobbing Dock
25 juillet 2011

Suicides dans l'Education / LA HONTE

Notre beau ministère est celui qui communique le moins sur les conditions de travail ; alors soit nous avons le privilège de travailler dans un paradis professionnel, empli de relations de travail, saines, équilibrées, et pétries de "savoir-vivre", soit les chiffres sont si ravageurs, qu'il convient de les dissimuler.

Je tiens à préciser, par ailleurs, que je suis surprise du nombre de collègues qui se suicident "par souci personnel" ... ceux là, ne sont pas "comptabilisés" ...

Il y a de quoi avoir honte !

 

Quelques articles, ici et là.

 

article 1 ; ici http://www.gauchemip.org/spip.php?article10933

(lecture des commentaires vivement conseillée)

contenu ;

Malaise dans l’Education nationale. Professeur : la profession la plus exposée au suicide...
dimanche 24 juillet 2011.
 
5) Professeur : la profession la plus exposée au suicide... (par SUD-Education)

Face au malaise grandissant chez les enseignants, le syndicat Sud-Education 29 va mener une enquête en partenariat avec l’UBO pour « ouvrir la parole » dans l’Éducation nationale.

Les profs sont les plus exposés au suicide, 39 pour 100.000 », assure OlivierCuzon, de Sud-Education 29, qui se base sur une étude de l’Inserm. Des suicides qui font moins de bruit qu’à France Télécom, d’autant que perdure le cliché du prof heureux, toujours en vacances. « En l’absence de lieu de parole dans l’Éducation nationale, nous avons organisé des rencontres tout au long de l’année avec Cyril Labous, psychologue au CHU de Brest. Le compte rendu est édifiant », s’inquiète Sébastien Menes. Et le syndicaliste de poursuivre en dénonçant « l’accroissement du surmenage, de la charge de travail, de la paperasserie, des successions de réformes, des classes surchargées ». Bref, une accumulation de contraintes, « sans compter les suppressions de postes », qui fragilise les enseignants. « Ce ne sont pas les enseignants qui sont fragiles mais l’organisation, de plus en plus calquée sur celle des entreprises, qui les rend malades », rectifie Géraldine Lebagousse. « Quand les profs osent enfin exposer leurs problèmes, la hiérarchie leur reproche de manquer d’autorité. Et, de plus en plus, les licencie pour "insuffisance professionnelle". Ils ont le sentiment qu’on leur fait porter la responsabilité de l’échec scolaire », déplore Michel Boury.

Enquête d’envergure

Le travail mené par Sud-Education va se poursuivre à la rentrée par une enquête auprès de tous les enseignants. Ce questionnaire sera décortiqué par les chercheurs du département de sociologie de l’UBO, qui a elle-même vécu un suicide retentissant. « Nous nous appuierons sur cette enquête afin que le rectorat reconnaisse enfin la souffrance au travail ». En attendant, le syndicat organise simultanément, mardi à 20h30, dans ses locaux de Brest, de Quimper, et dans l’ancien lycée de Kernéguès, à Morlaix, une projection débat autour du documentaire « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ».

4) Lycée professionnel de Montrouge (Hauts-de-Seine)

Mercredi 7 mars dernier, en fin d’après-midi, un jeune enseignant de 28 ans a mis fin à ses jours, sur les lieux mêmes où il travaillait, au Lycée professionnel de Montrouge. La nouvelle, qui s’est répandue dès le lendemain parmi l’ensemble du personnel et des élèves, a été ressentie comme un choc.

Il est bien sûr très compliqué de comprendre les raisons d’un geste aussi désespéré. Ses collègues, sensibles à son mal-être profond et ancien, lui apportaient depuis longtemps un soutien moral et une entraide au travail. Parmi les raisons de son geste, expliquées dans une lettre, le jeune enseignant a invoqué ses difficultés au travail.

Il n’y a donc pas qu’à Orange, France Télécom ou Renault que le stress professionnel peut pousser à bout. Les enseignants sont eux aussi soumis à des attentes de plus en plus grandes de la part de la hiérarchie, dans un contexte de suppressions de postes. Dans l’enseignement professionnel, comme dans l’enseignement général, les missions des professeurs se compliquent du fait même qu’ils sont moins nombreux. Il leur faut pallier le manque de surveillants et de personnel administratif. Avec la quasi généralisation du contrôle en cours de formation, c’est sur chaque enseignant devant gérer seul dans ses classes les évaluations donnant lieu à délivrance du diplôme, que reposent l’organisation et la responsabilité du bon déroulement des épreuves. Les programmes ne cessent de changer, de surcroît tous en même temps. C’est le cas notamment avec la mise en place du nouveau programme de bac professionnel en trois ans au lieu de quatre, qui donne lieu à une charge de travail supplémentaire. C’est aussi le cas des nouveaux programmes de CAP. Le suivi des élèves en stage est de plus en plus tatillon et nécessite plus de travail au moment où, en raison de la crise, les places de stagiaires diminuent. Les attentes des élèves, qui sont de plus en plus grandes face à un avenir offrant moins de perspectives, font aussi partie des difficultés supplémentaires qui s’accumulent sur les épaules des enseignants.

Ce suicide, comme d’autres, tels à Nancy en avril 2 010 ou à Condé, dans le Calvados en février dernier, illustre de façon dramatique le malaise au travail qui se répand chez les enseignants. Il pourrait bien se transformer en colère.

3) Malaise dans l’Education nationale : exemple de l’académie de Caen

« Depuis début janvier 2011, dans la seule académie de Caen, plusieurs personnes enseignants ou personnels ont mis fin à leurs jours ou ont tenté de le faire. » En s’adressant dans une lettre au ministre de l’Éducation, Luc Chatel, les enseignants du lycée Charles-Tellier de Condé-sur-Noireau (Calvados) évoquent le suicide d’un collègue début février. Mais aussi le décès, mi-janvier, d’un instituteur de la région de Granville (Manche) et la tentative de suicide d’un agent de service d’un lycée caennais qui avait évoqué « d’importants problèmes avec la hiérarchie », selon Michel Lelarge, un représentant du syndicat Sud...

Le rectorat« ne nie pas le malaise »

Au-delà des drames qui touchent des familles et des équipes, les enseignants s’interrogent sur les suppressions de postes, le sens de leur travail, l’évolution de leur métier, les tâches administratives toujours plus lourdes... « On nous demande la culture de la performance, avec moins de monde, moins de matériel. Ce n’est pas valorisant », remarque un enseignant de la Manche. Il reconnaît les difficultés de la profession « à s’adapter dans la morosité ambiante » et « un besoin de vider son sac avec, parfois, de l’agressivité dans les réunions internes ».

Le rectorat de Caen « ne nie pas le malaise », mais ne fait pas d’autre commentaire. Au ministère de l’Éducation, qui emploie près de 2 800 assistants sociaux, on rappelle que les comités d’hygiène et de sécurité vont bientôt se saisir des conditions de travail et des risques psychosociaux. Quelque 80 médecins prévention devraient être recrutés. Luc Chatel s’exprimerait sur ce malaise des enseignants dans les prochains jours.

Sébastien BRÊTEAU.

Source : http://www.ouest-france.fr/actu/act...

2) Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 100000

Le Réseau des enseignants en résistance dénonce les conditions de travail dégradées. Ils réclament l’ouverture d’une enquête sur le stress des élèves et des professeurs.

Le chiffre est alarmant : 39 cas par an pour 100 000 enseignants, selon une étude épidémiologique de l’Inserm de 2002. Il s’agit donc de la profession la plus touchée, suivie de près par les fonctionnaires de police (35 pour 100 000).

Pour Sébastien Rome, instituteur et désobéisseur, il est urgent d’ouvrir le débat sur les conditions de travail : « Les enseignants sont face à un large public et les occasions de conflits se multiplient. On observe un désarroi croissant chez les profs. Au lieu de parler des problèmes rencontrés dans leur classe, ils se replient. Le questionnement reste individuel alors qu’il devrait être posé collectivement. La médecine du travail n’existe pas dans notre institution. » Autre donnée représentative du sentiment de défaillance : 93 % jugent leur profession dévalorisée et près de la moitié sont prêts à changer de métier. À cela plusieurs explications.

- Les professeurs manquent de reconnaissance. « Le métier n’a pas plus la même aura qu’avant. » Et les sentiments de culpabilité et de honte prédominent. « Nous nous sentons impuissants face à des situations sociales difficiles vécues par les élèves.

- L’exigence de réussite à tout prix des parents met une pression très forte sur les enseignants.

- Le désengagement de l’État fait perdre du sens à notre travail. »Si le tableau est sombre, les désobéisseurs refusent de se résigner. Ils proposent l’ouverture d’une enquête sur le stress des enfants et des enseignants dans l’école.

IXCHEL DELAPORTE

Source : http://www.humanite.fr

1) Suicides d’enseignants : des précédents depuis 2000

Dépêches de l’Education

Source : http://www.vousnousils.fr

Une enseignante de 45 ans s’est suicidée lundi par pendaison à l’intérieur du groupe scolaire Gambetta de Massy (Essonne).

Voici un rappel de quelques suicides d’enseignants depuis 2000 :

- 17 mars 2000 : Un instituteur de 41 ans tue ses deux enfants puis se suicide dans le grenier de sa maison à Jublains (Mayenne).

- 7 sept : Un enseignant en comptabilité, âgé de 34 ans, se suicide par défenestration depuis sa salle de classe d’un lycée professionnel de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).

- 12 avr 2001 : Un instituteur d’une classe unique dans un village du nord de l’Alsace, âgé de 42 ans, se suicide en se jetant par la fenêtre de l’école alors qu’il allait être interpellé par les gendarmes. Il avait fait l’objet d’une plainte de parents d’élèves "pour des problèmes relationnels entre lui et certains des enfants".

- 10 fév 2002 : Suicide d’un instituteur de 57 ans d’une école élémentaire privée de Valenciennes (nord), mis en examen deux jours plus tôt pour "atteintes sexuelles" sur mineurs de quinze ans. Il avait été placé sous contrôle judiciaire.

- août : Un ancien instituteur de l’école communale de Bayel (Aube) se suicide en se jetant sous un TGV à Guingamp (Côtes-d’Armor), où il était en vacances, après avoir appris l’envoi de lettres anonymes l’accusant de pédophilie.

- 16 nov 2004 : Un instituteur de Limay (Yvelines) met fin à ses jours après avoir été mis en examen pour "agressions sexuelles" sur mineur de moins de quinze ans.

- 26 sept 2005 : Un professeur de mathématiques d’un collège de Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) accusé de viols sur mineurs est trouvé mort à la prison marseillaise des Baumettes où il était en détention provisoire depuis un an.

- 8 jan 2007 : Un professeur du lycée d’Albert (Somme) tente de se suicider dans sa classe, avant le début des cours.

- 4 mars 2008 : Une institutrice de 39 ans de l’école maternelle de Pauillac (Gironde), enceinte, se suicide au terme de plusieurs mois de tensions avec l’équipe pédagogique, les services municipaux et des parents d’élèves.

- 7 mars : Un instituteur de 25 ans tente de se suicider à l’école de Brousses-et-Villaret (Aude) avant les cours.

- 17 juil : Un enseignant d’histoire-géographie est retrouvé pendu à un arbre dans un bois à Fessy (Haute-Savoie). Début juin, il avait organisé une sortie au cours de laquelle un car avait été percuté par un train sur un passage à niveau à Allinges, causant la mort de sept collégiens et faisant 25 blessés.

- 19 sept : Un professeur d’un collège de Saint-Michel (Aisne) se suicide chez lui quelques heures après avoir été placé brièvement en garde à vue à la suite d’une plainte d’un élève qui l’accusait de lui avoir donné un coup de poing, ce que l’enseignant avait toujours nié.

 

article 2 : le JDD 29 mars 2008

lien ici ; http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Pauillac-Une-institutrice-a-bout-se-suicide-95178/

Pauillac: Une institutrice à bout se suicide

Institutrice à Pauillac, Valérie Cruzin s'est donné la mort le 4 mars dernier alors qu'elle était enceinte. Elle n'a pas supporté les attaques personnelles de parents d'élèves la mettant en cause. Son mari et sa famille portent plainte contre l'Éducation nationale et la municipalité pour harcèlement, et accusent l'administration de ne pas l'avoir protégée.

"Rien ne m'a laissé prévoir son geste". Les mots simples d'un mari abattu par le chagrin. Comme l'a dévoilé en fin de semaine le quotidien Sud Ouest, son épouse, enseignante depuis 18 ans, s'est donné la mort le 4 mars dernier, quelques jours après sa sortie de l'hôpital psychiatrique Charles-Perrens de Bordeaux, où elle avait été admise pour une première tentative de suicide quelques semaines plus tôt. Pour cette institutrice de 39 ans à la carrière et au dossier sans reproche, enceinte de six mois, l'école maternelle Montauroy de Pauillac aura été le dernier poste.

Bien notée par sa hiérarchie, jugée comme compétente et "faisant bien son travail" selon les propres mots de l'inspecteur d'académie André Mercier, cette enseignante a pourtant fait l'objet en novembre 2007 d'une douzaine de lettres émanant de parents, pour la moitié d'entre eux d'élèves non scolarisés avec l'enseignante. Relevant les "tenues inappropriées", le "manque de respect" et jusqu'à l'"inaptitude à enseigner" de l'institutrice, certains demandaient ni plus ni moins son "exclusion définitive de l'enseignement".

"Pas de nécessité d'intervention"

Face à ces signalements, "la hiérarchie de l'Éducation nationale (?) n'a pas assuré son rôle en ne soutenant pas l'enseignante contre l'entreprise de diffamation". C'est en ces termes que Philippe Mano, le secrétaire départemental du syndicat national unifié des directeurs et instituteurs - Force ouvrière (Snudi-FO) accuse l'administration d'avoir laissé "la situation s'empirer, quand elle n'a pas jeté de l'huile sur le feu". Accusation rejetée par l'inspection académique, au courant de la situation difficile à l'école de Pauillac, et qui avait, à la veille de la rentrée 2007, convoqué Valérie Cruzin à un entretien en présence d'inspecteurs, d'élus municipaux et de la directrice de l'école : "Un vrai tribunal" selon Philippe Mano.

L'Inspection académique estime, elle, qu'"aucun élément dans le dossier n'évoquait le harcèlement ni la nécessité d'intervention" de la hiérarchie. Et rappelle qu'elle avait proposé deux fois à l'institutrice de changer d'école. Valérie avait chaque fois refusé. Du côté de la municipalité, c'est le mutisme total, les employés ayant été priés de ne pas s'exprimer sur leur collègue disparue. L'école, pour sa part, a informé les parents du décès de l'enseignante et de son remplacement par un simple mot? glissé dans le carnet de correspondance des élèves. Face à l'indifférence générale, Cyril Cruzin, soutenu par la s?ur et les parents de son épouse, a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux en portant plainte simultanément contre le ministère de l'Education nationale et la municipalité de Pauillac.

Si la procédure judiciaire ne rendra pas à Cyril et à sa petite fille leur épouse et mère, la procédure engagée pourrait être l'occasion de remettre en lumière la question maintes fois posées de l'isolement des enseignants dans des relations parfois très difficiles avec des parents. Et de l'assourdissant silence de l'administration, qui peut être coupable quand il se transforme en non assistance à personne en danger. Valérie Cruzin n'allait pas bien, et tout le monde le savait. Mais comme le constate avec cynisme l'inspecteur d'académie, "les gens ne s'entendent pas, c'est comme ça, et tout le monde en souffre". Jusqu'à ne plus le supporter parfois. "C'est comme ça"...(souligné par mobbingdock)

 

LE BLOG DE LA FAMILLE CRUZIN ;    http://valeriecruzin.hautetfort.com/

 

SUD OUEST 13 mai 2011; en lien ici ; http://www.sudouest.fr/2011/05/13/la-plainte-des-proches-irrecevable-397074-3031.php

le contenu:

La plainte des proches irrecevable

Valérie Cruzin s'est suicidée en 2008. Sa famille a mis en cause son entourage professionnel. La justice n'a pas suivi.

 Valérie Cruzin. Photo dr
Valérie Cruzin. Photo dr

 

Le 4 mars 2008, alors qu'elle venait tout juste de sortir de l'hôpital où elle avait été admise le 10 février précédent pour une tentative de suicide, Valérie Cruzin a mis fin à ses jours. Elle avait 39 ans et était enceinte de six mois.

Depuis la rentrée de l'année précédente, elle était enseignante à l'école maternelle Montauroy de Pauillac, après avoir passé sans problème huit années dans une école d'Eysines.

À Pauillac, les choses ont été beaucoup plus difficiles. Jusqu'au geste fatal de Valérie Cruzin, qui à l'époque a fait grand bruit, et à la plainte pour harcèlement moral, déposée par les parents, la sœur et le mari de l'enseignante. Me Christophe Le Bruchec a porté leurs voix hier après-midi, devant la 4e chambre du tribunal correctionnel de Bordeaux, présidée par Caroline Baret.

Étaient mis en cause la directrice de l'école à l'époque, Émeline Bordes, le maire de Pauillac, Sébastien Hournau, Géraldine Millet élue locale et parent d'élève, Jean-Claude Chapu, adjoint à l'inspecteur d'académie et Éric Segouin, inspecteur de l'éducation nationale.

Pour les proches de Valérie Cruzin, elle a été poussée au désespoir à cause du harcèlement dont elle était l'objet dans son univers professionnel et personne à leurs yeux n'en a tenu compte. Cette réalité a commencé selon eux dans le courant de l'année 2007, et a pris un tournant quelques jours avant la fin de l'année scolaire 2007-2008, lorsqu'on lui a retiré l'Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) qui l'aidait dans sa classe. Puis il y a eu une convocation, vécue « comme un véritable tribunal », le jour de la prérentrée 2008, devant sa hiérarchie.

À l'origine de tout, une mésentente avec la directrice, ses collègues et des parents d'élèves s'est envenimée. « Dès octobre 2007, Valérie Cruzin a demandé à voir son dossier. Il n'y avait rien dedans. Il s'est rempli de façon surprenante dans le courant du mois de novembre, notamment avec des lettres de parents d'élèves », relevait Me Le Bruchec.

Dix jours pour faire appel

Mais hier, le débat a avant tout porté sur la recevabilité de la plainte déposée par les proches de Valérie Cruzin.

Me Dominique Delthil, avocat de Jean-Claude Chapu, Emeline Borde et Éric Segouin, a le premier soutenu que la plainte n'était pas recevable. Il a été suivi par les défenseurs des autres personnes mises en cause. Il s'est pour cela appuyé sur l'article 2 du Code pénal et sur la jurisprudence de l'assemblée plénière de la Cour de cassation pour démontrer que les parents ou alliés n'étaient pas fondés, en tant qu'héritiers, à entreprendre une action que seule la personne disparue aurait été en droit de lancer.

Le procureur de la République Christian Lagarde, est allé dans le même sens. « Un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation dit qu'une partie civile est recevable, si une action publique a été mise en œuvre par le parquet. Mais ce n'est pas le cas dans ce dossier. »

Il soulignait par ailleurs dans ses réquisitions, que juridiquement le lien direct entre le préjudice subi dans le cadre du harcèlement et la famille de Valérie Cruzin n'était pas constitué. Pour lui, le tribunal correctionnel ne pouvait être compétent et les proches de l'enseignante devaient se tourner vers une juridiction civile pour réclamer des dommages et intérêts.

Selon Me Le Bruchec en revanche, ce n'est pas en tant qu'héritiers que les parents et l'époux de Valérie Cruzin avaient entrepris cette démarche, mais bien en tant que personnes qui ont, elles aussi, subi un préjudice direct du harcèlement vécu par l'institutrice, par la dégradation que cela a entraîné dans sa vie privée.

Après en avoir délibéré, le tribunal a opté pour la première thèse et a déclaré la plainte irrecevable. La famille de Valérie Cruzin a dix jours pour faire appel.

 

BLOG EXPRESS : 19 mars 2011

contenu ici ; http://blogs.lexpress.fr/l-instit-humeurs/2011/03/19/suicides-leducation-nationale-plus-fort-que-france-telecom/

Suicides : l’Education Nationale plus fort que France Telecom !


Cette semaine le Progrès annonçait le suicide d’un directeur d’école du Rhône, retrouvé pendu dans sa classe quelques minutes avant que les élèves n’arrivent. Dans un mot à ses proches, il faisait part de son « désespoir et ras-le-bol ».

Il y a quelques temps Ouest France titrait « Suicide d’enseignants : malaise à l’école » un article relatant une série de suicides dans l’Education Nationale dans l’Académie de Caen.

Cité dans l’article, le Ministère de l’Education Nationale cherche évidemment à minimiser le malaise, à détacher les suicides des conditions de travail et avance des chiffres : 6 suicides pour 100 000 enseignants chaque année.

Une étude épidémiologique de l’Inserm datant de 2002 annonce quant à elle bien autre chose : 39 cas par an pour 100 000 enseignants, lesquels sont plus de 800 000…

Il s’agit selon cette étude (citée ici) de la population la plus touchée, de peu devant la police.

En 2009, Véronique Bouzou, prof de français, publiait un livre fort intéressant intitulé « Ces profs qu’on assassine », dans lequel elle partait à la rencontre des enseignants, de leurs proches, des médecins spécialisés. Les témoignages mettaient en évidence la corrélation directe entre les suicides et les difficultés du métier, la dégradation des conditions de travail, le manque cruel de reconnaissance, la solitude de l’enseignant coupé de sa hiérarchie, le tabou enfin que constitue cette question du suicide dans l’Education. L’auteur rappelait par ailleurs que les enseignants sont les seuls, avec la police, à bénéficier depuis 1959 des services d’un établissement psychiatrique dédié, l’Institut Marcel Rivière (qu’on appelle nous « la Verrière »).

Au-delà du cas emblématique des enseignants, il faut également rappeler que la France est avec le Japon le pays de l’OCDE ayant le plus fort taux de suicide, avec 16,2 suicides pour 100 000 habitants chaque année.

Soit plus de 10 000 personnes qui se donnent la mort par an dans notre beau pays. Deux fois plus que le nombre de morts sur la route, maintes fois « cause nationale »…

De quoi, messieurs les politiques, se pencher sur cette question que Camus disait être « le seul problème philosophique vraiment sérieux », non ?

Nota : avec 25 suicides en 2010, France Telecom en est tout de même à un taux de 28.7 / 100 000 sur le sol français (la moitié de ses employés sont à l’étranger) ! Encore un effort, messieurs les dirigeants, et vos employés seront aussi déprimés que ceux de l’Education Nationale…

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Commentaires
S
justement sans commentaire ! Une famille ? des enfants ? <br /> <br /> <br /> <br /> https://www.ledauphine.com/haute-provence/2019/06/08/suicide-d-un-instituteur-une-erreur-materielle-dans-sa-suspension
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